Noyades en métropole : un bilan inquiétant depuis le mois de juin

Santé publique France alerte sur ce phénomène préoccupant, accentué par les fortes chaleurs et le non-respect des consignes de sécurité.

Une augmentation inquiétante des décès

Au total, 193 personnes ont perdu la vie par noyade en moins de deux mois. Parmi elles, 27 étaient âgées de moins de 18 ans. Ce chiffre représente une augmentation de 45 % par rapport à l’année précédente où 133 morts avaient été recensées. Cette hausse touche toutes les tranches d’âge, mais les adolescents sont particulièrement vulnérables. Santé publique France indique que 30 % des noyades d’adolescents âgés de 13 à 17 ans ont été mortelles cette année, contre 13 % un an plus tôt. 

L’agence nationale met en cause l’affluence sur les sites de baignade en raison des températures élevées. Entre le 19 juin et le 6 juillet, période marquée par une vague de chaleur, 86 noyades ont été comptabilisées, contre 36 l’an dernier à la même période. Les pics à plus de 35 °C ont poussé de nombreuses personnes à chercher la fraîcheur dans l’eau, parfois au péril de leur vie.

Des zones à risque mal encadrées

Les lieux les plus dangereux restent ceux non surveillés. La mer demeure le principal site de décès (79), suivie par les rivières (58), les plans d’eau (30) et les piscines privées (24). Santé publique France rappelle que les baignades dans les zones non aménagées présentent des risques accrus, surtout en cas de consommation d’alcool. L’agence insiste : les interdictions doivent être respectées, quel que soit l’âge.

La situation est particulièrement préoccupante pour les mineurs : les noyades dans les cours d’eau les concernant ont été multipliées par quatre cette année. Quinze décès ont été recensés, contre seulement quatre en 2024.

Quatre régions particulièrement touchées

Près de la moitié des décès, soit 47 %, a été enregistrée dans quatre zones. Il s’agit de la Provence-Alpes-Côte d’Azur, de l’Occitanie, de la Nouvelle-Aquitaine et de l’Auvergne-Rhône-Alpes. Un pic a été constaté durant la canicule précoce et longue. Ces territoires, très fréquentés l’été, cumulent chaleur, affluence et présence de sites naturels non sécurisés.

Depuis le début de l’été, 27 mineurs ont péri par noyade. Ce chiffre est presque le double de celui de 2024, où l’on dénombrait 15 jeunes victimes. Cette tendance s’explique en partie par les fortes chaleurs. Elles ont poussé de nombreuses personnes à chercher un rafraîchissement dans l’eau. Le danger est souvent sous-estimé, en particulier dans les lieux de baignade non surveillés.

Source : Le Monde