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Un moral intact mais une grande solitude
En attendant son procès en appel prévu à l’automne, sa mère, Sylvie Godard, explique que son fils « même s’il a le moral, même s’il est combatif, il se sent totalement coupé du monde, isolé ». Elle s’est exprimée lors d’un entretien exclusif organisé dans les bureaux parisiens de Reporters sans frontières (RSF).
Accompagnée de son mari Francis, elle appelle à ce que l’affaire de Christophe Gleizes, aujourd’hui le seul journaliste français incarcéré à l’étranger, ne soit pas instrumentalisée dans les tensions diplomatiques entre Paris et Alger.
Une première visite bouleversante
Les parents ont pu se rendre en Algérie entre le 11 et le 22 août, et ont rencontré leur fils pour la première fois le 12 août. « On est dans une salle avec des vitres, chacun de notre côté, et on communique avec un combiné téléphonique », raconte Sylvie Godard. Elle confie avoir eu un choc en découvrant son fils le crâne rasé, mais précise qu’il semblait en bonne condition physique : « Il faisait énormément de sport pour se vider la tête. On n’avait qu’une demi-heure, donc on a fait très vite pour lui donner tous les messages de la famille, des amis journalistes et du comité de mobilisation lancé par RSF ».
Une affaire à portée politique
Pour son beau-père, Francis Godard, les accusations portées contre le journaliste ne tiennent pas : « Les deux griefs qui lui sont reprochés sont totalement absurdes (...). On ne peut pas interpréter autrement l’exagération invraisemblable de ces griefs si on ne comprend pas qu’il est une sorte de victime collatérale des mauvaises relations entre la France et l’Algérie actuellement ».
Il met également en garde contre un amalgame avec l’affaire de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison ferme pour « atteinte à l’unité nationale » : « On ne peut pas associer en permanence le cas de Christophe et celui de Boualem Sansal. Tous les deux méritent à l’évidence d’être libérés mais ces deux dossiers n’ont strictement rien à voir l’un avec l’autre ».