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Les dermatologues mettent en garde contre des risques graves pour la santé. Cette mode virale, lancée en Australie en janvier 2025, est extrêmement dangereuse.
Des dessins créés par le soleil
Les adeptes de cette tendance utilisent deux méthodes principales. La première consiste à appliquer des huiles de monoï ou des gels de bronzage pour intensifier le coup de soleil. Ces utilisateurs se filment sous des indices UV très élevés, allant jusqu’à 10, pour obtenir des "bronzages en attente". La seconde pratique, les "sun tattoos", consiste à utiliser de la crème solaire ou des gommettes pour tracer des motifs (étoiles, cœurs, etc.) sur la peau. Le reste du corps n’est pas protégé.
Une fois la peau bronzée, le dessin apparaît en clair. Certains appliquent de la crème solaire uniquement sur la zone du dessin ou posent des gommettes, laissant le reste du corps exposé. Cette méthode, déjà pratiquée dans des cabines de bronzage avec des autocollants, revient en force sur les réseaux sociaux.
Un danger bien réel pour la peau
Pour les médecins, il s’agit de brûlures au premier, voire au deuxième degré superficiel. Anne Dompmartin, dermatologue au CHU de Caen, rappelle sur La Dépêche que le "bronzage en attente" est une illusion. Sur une peau très claire, le pigment mélanine se disperse rapidement, annulant l’effet recherché. Nathalie Quiles, chef de service à l’hôpital Saint-Joseph de Marseille, pointe la difficulté à sensibiliser un public jeune, habitué aux contenus éphémères. Pourtant, les conséquences sont sérieuses : vieillissement prématuré, cancers cutanés, mutations cellulaires, développement de mélanomes ou de carcinomes.
Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a choisi TikTok pour alerter directement les internautes. Dans une vidéo, il insiste : "Ne sacrifiez pas votre peau pour 30 secondes de buzz". Selon lui, chaque brûlure endommage l’ADN des cellules et augmente le risque de pathologies graves.
Quand l’esthétique l’emporte sur la prévention
Pour certains, le bronzage reste un signe de beauté et de bien-être. Alexandre, 34 ans, raconte sur le média avoir cherché à foncer sa peau pour donner l’image de vacances idéalisées. Ce comportement lui a coûté deux cancers cutanés. Aujourd’hui, il dénonce la pression sociale qui associe peau hâlée et attractivité.
Le philosophe Bernard Andrieu, spécialiste du corps, analyse ces pratiques comme une forme d’expérimentation sensorielle et esthétique : sentir la chaleur, parfois la brûlure, comme une performance éphémère.
Les experts rappellent toutefois que le soleil doit rester un allié maîtrisé. Les protections solaires, l’ombre et les expositions limitées demeurent les meilleures armes contre les dommages irréversibles.
@yannickneuder38 ❌ Sun-tattoo, burn-lines, tan-lines… ne sacrifiez pas votre peau pour 30sec de buzz ! C’est très dangereux, je vous explique tout ! ⤵️ #fyp #foruyou #foru #medecine #doctor ♬ son original - YannickNeuder