
JEANNE ACCORSINI/SIPA
Un rapport de Transparency International Initiative Madagascar, publié le 5 août, dévoile l’ampleur de la corruption dans le système éducatif.
Des pratiques courantes et variées
D’après RFI, l’étude, menée auprès de près de 5 000 personnes composées d’élèves, parents et enseignants, dévoile un climat scolaire délétère. Quatre personnes sur dix déclarent avoir été victimes de corruption à l’école. Plus inquiétant encore, 81 % disent avoir assistés à ces dérives. Peu de personnes osent parler, par peur de représailles ou pour éviter les conflits.
Les pratiques signalées vont des pots-de-vin versés aux enseignants, à l’achat de sujets d’examens, en passant par des faveurs sexuelles exigées contre de bonnes notes. Ces faits ont été rapportés par Liantsoa Rakotoarivelo, chargée de projet au sein de l’ONG. « Dans certains cas, les parents payent une somme d’argent ou pratiquent le trafic d’influence auprès d’une connaissance dans l’administration pour pouvoir obtenir le diplôme de leur enfant. On retrouve aussi des cas de ventes de sujets d’examens ».
Des causes structurelles profondes
Les salaires très bas des enseignants figurent parmi les causes évoquées. Certains professeurs justifient leur comportement par la précarité de leur situation. Ce déséquilibre alimente un système où ceux qui disposent de moyens financiers ou de relations privilégiées accèdent plus facilement à la réussite scolaire. L’école, lieu de transmission des valeurs, se transforme en terrain propice à l’injustice.
Des solutions envisagées
Transparency International Initiative Madagascar appelle à des mesures urgentes. L’ONG propose notamment la création de centres d’écoute dans les établissements scolaires. Ces espaces permettraient aux victimes de signaler les abus en toute sécurité.
Elle recommande aussi de renforcer l’éducation à l’intégrité dès le plus jeune âge. Selon l’organisation, inculquer ces valeurs à l’école pourrait contribuer à rompre ce cycle destructeur.