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Selon l’Institut Lowy, basé à Sydney, la Chine devrait percevoir 19 milliards d’euros de remboursements de dettes de la part des 75 pays les plus pauvres du monde en 2025.
Des paiements massifs prévus l’an prochain
Ce chiffre représente un record. Il résulte des prêts contractés depuis plus d’une décennie dans le cadre des « Nouvelles Routes de la soie ». Cette initiative a été lancée en 2013 pour financer des infrastructures à l’échelle mondiale. Elle vise aussi à renforcer ses liens commerciaux et à sécuriser ses approvisionnements mondiaux.
Ces versements s’ajoutent à des intérêts élevés. Ils interviennent alors que les prêts chinois diminuent à l’échelle mondiale. La Chine, autrefois considérée comme un soutien financier majeur des économies émergentes, devient aujourd’hui leur principal créancier.
Une pression croissante sur les pays endettés
L’étude alerte sur une situation critique. Pour Riley Duken, chercheur à l’Institut Lowy, « les pays en développement font face à un raz-de-marée de paiements ». À cela s’ajoutent des dettes envers des créanciers privés. Résultat : les finances publiques de ces États subissent une tension croissante.
La Chine ne joue plus un rôle d’investisseur expansif, mais celui de collecteur. Cela signifie qu’elle recevra plus de remboursements qu’elle ne prêtera d’argent. Une inversion du rapport financier qui fragilise les pays bénéficiaires de prêts massifs. L’Institut Lowy a analysé les données de la Banque mondiale pour estimer les obligations de remboursement des pays en développement.
Nouveaux prêts et enjeux géopolitiques
Malgré le ralentissement global, certains pays continuent de contracter des accords. Le Honduras (2023) et les îles Salomon (2019) ont obtenu des financements après avoir rompu leurs relations avec Taïwan. L’Indonésie et le Brésil figurent aussi parmi les récents bénéficiaires.
Ces prêts répondent à des objectifs géostratégiques précis. Pékin souhaite sécuriser ses approvisionnements en matières premières, notamment les métaux et les minéraux. Pour plusieurs observateurs, ces crédits risquent d’enfermer durablement certains pays dans la dépendance financière.
Source : Le Figaro