
Compte-rendu de Jean-Hugues Ratenon sur sa rencontre avec M. Lionel Collet, Président de la Haute Autorité de Santé, et la Pr Anne-Claude Crémieux, membre du collège de la HAS :
Dès le 12 décembre 2024 dans un courrier au gouvernement, j’avais alerté sur le risque d’une épidémie, notamment en réclamant une lutte mécanique renforcée ou encore des innovations biologiques comme les moustiques stériles.
Mais l’Agence Régionale de Santé a fait le choix périlleux de miser sur un vaccin, sans aucun recul suffisant.
Les conséquences sont lourdes :
- une contamination massive et extrêmement handicapante de la population ;
- potentiellement 30 décès, peut-être 2 nourrissons et avec notamment le décès d’une personne lié au vaccin IXCHIQ ;
- des entreprises en difficulté (baisse de la fréquentation touristique, arrêts maladie).
Dans son avis du 27 Février 2025 sur l’utilisation du vaccin, la Haute Autorité de la Santé ne parle d’efficacité prouvée, mais d’efficacité « déduite à partir d’un seuil prédictif de protection déterminé chez le primate non-humain ».
Et dans un autre avis du 19 mars, elle souligne « l’absence de données concernant l’efficacité clinique du vaccin sur les infections, les formes symptomatiques, les hospitalisations et les décès ».
Ainsi, face à l’« efficacité déduite » mais non prouvée : l’étude d’une phase 4 pour analyser « l’efficacité et la sécurité du vaccin en vie réelle » est lancée.
Ma question à la HAS portait donc sur cette vaccination de masse sans cette phase 4, sans en informer la population sur les risques.
En réponse, la HAS « insiste sur l’importance de conduire rapidement des études en vie réelle permettant de documenter l’efficacité du vaccin IXCHIQ en population générale ».
Ma remarque : « Des études en vie réelle » et non une vaccination de masse, comme programmée par l’ARS.
L’ARS n’a t-elle finalement pas joué avec les Réunionnaises et les Réunionnais ?
Pour la HAS, toutes les conditions légales et nécessaires ont été respectées. Elle n’hésite pas à me faire savoir « que 30 000 américains ont reçu le vaccin ».
Ma remarque : Concernant les 30 000 doses en Amérique, cela concerne uniquement des voyageurs et des doses réparties sur 340 millions d’habitants hors épidémie.
Alors qu’à la Réunion, on a voulu nous injecter 100 000 doses pour près 900 000 habitants en pleine épidémie. La différence est de taille.
J’ai insisté sur l’absence d’information à la population du fait de l’absence de la phase 4. En réponse, la HAS « a souligné l’importance de l’information et que des fiches d’information avaient été produites par l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) ».
A cela, j’ai affirmé qu’à aucun moment la population n’a été informée sur les essais de phase 4 visant à en savoir plus sur les effets secondaires, y compris les plus rares. Quant à la sécurité du médicament, la population n’a été informée, ni par l’ARS, ni par la préfecture, ni par le CHU, ni par le ministère.
Ma remarque : Pourquoi l’ARS de La Réunion n’a t-elle pas communiqué ?
Sur l’opportunité d’une vaccination en vie réelle, j’ai répondu que La Réunion a de fait servie de terrain d’expérimentation.
La Pr Anne-Claude Crémieux n’a pas apprécié le mot « expérimentation ».
Enfin, « la Haute Autorité de Santé réaffirme aussi que la vaccination mise en œuvre avait pour objectif de protéger les plus vulnérables des formes graves et non de stopper l’épidémie ».
Remarque : Le vaccin a ainsi uniquement pour vocation de ralentir l’évolution de la maladie dans le corps, d’atténuer les formes graves et par la même occasion, éviter l’engorgement des hôpitaux.
Maintenons que la population refuse la vaccination.
Pourquoi la stratégie de lutte mécanique est t-elle aussi rare sur le terrain ?
Que vont devenir les 100 000 vaccins achetés par l’ARS ?
Que veut, et que souhaite le gouvernement ?