Guadeloupe : la justice saisie face aux coupures d’eau

Recours citoyens et pressions institutionnelles

Depuis plusieurs mois, la Guadeloupe subit des perturbations liées à la distribution d’eau. Des habitants des Abymes, commune la plus peuplée de l’île, ont adressé un recours gracieux au préfet et au président du SMGEAG. Cette démarche précède une éventuelle saisine du tribunal administratif. Selon Yann Céranton, fondateur du Kolectif Moun San Dlo, l’État doit répondre de son implication dans la gestion de l’eau. Il rappelle notamment le plan eau-DOM et le soutien financier apporté à la régie. Parallèlement, un collectif du Gosier a porté plainte pour mise en danger de la vie d’autrui, confirmant la gravité du problème.

Les élus dénoncent l’aggravation de la crise

Les élus locaux multiplient également les alertes face à une situation jugée insoutenable, rapporte Le Figaro. Le président de Cap Excellence, Éric Jalton, a dénoncé une régression du service avec des coupures quotidiennes atteignant parfois plus de dix jours. De son côté, le maire de Capesterre-Belle-Eau, Jean-Philippe Courtois, a signalé l’absence d’amélioration dans plusieurs quartiers de sa commune. Ces témoignages confirment une crise généralisée qui touche différents territoires. Les élus pointent directement la responsabilité du SMGEAG, incapable de mettre en place une gestion efficace malgré des attentes fortes. La pression politique s’ajoute désormais à la colère citoyenne, renforçant l’urgence d’une réponse.

Des réseaux vétustes et une gouvernance contestée

La Guadeloupe souffre de réseaux d’eau vieillissants, résultat de décennies de négligence et d’absence d’investissements. Pour remédier à cette situation, le SMGEAG a été créé en 2021 afin d’unifier la gestion de l’eau potable. Toutefois, l’organisme connaît de nombreux blocages financiers et politiques qui limitent son efficacité. Selon un rapport récent de la Chambre régionale des comptes, ses finances demeurent précaires. L’institution estime qu’une action énergique sur le train de vie et le recouvrement des factures reste indispensable. En conséquence, les habitants continuent de subir des coupures fréquentes.

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