
Illustration - Rick Bowmer/AP/SIPA
Vaccination, démoustication et prévention sont au cœur de la riposte contre le chikungunya pour éviter une saturation des hôpitaux.
Une circulation virale épidémique et des mesures drastiques
"Le virus circule de façon épidémique sur le territoire de Mayotte", a confié Sergio Albarello à la presse vendredi dernier, alors qu’il était en train de recevoir sa dose de vaccin. Près de 500 cas ont été répertoriés à ce jour, majoritairement autochtones, mais ce chiffre est probablement sous-évalué. Le directeur de l’ARS anticipe même un potentiel de 1 000 cas d’ici la fin du mois de mai. Le niveau 3 du plan Organisation de la Réponse de Sécurité civile a été activé pour permettre au préfet de Mayotte de mobiliser l’ensemble des services de l’État.
Le préfet prend désormais les commandes de la gestion de crise. Les services de l’État, le RSMA et le Sdis travaillent en amont pour intensifier les opérations de démoustication. Des messages de prévention sont également partagés.
Vaccination renforcée pour les plus fragiles
La campagne de vaccination contre le chikungunya avait été initiée lors de la visite présidentielle à Mayotte le 21 avril dernier. Elle avait été momentanément interrompue en raison de la situation critique à La Réunion. Elle cible les personnes âgées de 18 à 64 ans présentant des comorbidités. Selon le docteur Anne-Marie de Montera, ces profils sont les plus vulnérables aux formes graves du virus. Les plus de 64 ans sont exclus en raison de risques d’effets secondaires. Les moins de 18 ans ne sont pas considérés comme à risque. Actuellement, le virus circule principalement en Petite-Terre et à Mamoudzou. Environ 1 300 doses de vaccin sont disponibles, avec 50 000 doses supplémentaires prêtes à être livrées.
Pour l’heure, Mayotte ne compte pas de formes graves, seulement 3 enfants hospitalisés qui sont sous surveillance. L’ARS n’exclut pas des évacuations sanitaires (EVASAN) ni l’augmentation des capacités d’hospitalisation si nécessaire.
Un vaccin efficace et bien toléré
Sergio Albarello a insisté sur la sécurité du vaccin, le décrivant comme "vivant mais atténué", ce qui permet le développement d’anticorps et une protection d’au moins un an. Le taux d’effets secondaires négatifs est estimé à 1 pour 1 000. Chaque personne vaccinée fait l’objet d’un suivi systématique.
L’Inserm estime que la circulation du virus pourrait culminer mi-juin. La saison sèche ralentira sa diffusion, avant une probable reprise à la saison des pluies en décembre.
Source : Journal de Mayotte