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Des menaces de mort sur les réseaux sociaux
Gaëlle Borgia, la correspondante de TV5 Monde à Madagascar, a été visée par des menaces de mort. Un individu se présentant comme ancien chef de service du ministère malgache de l’Économie et des Finances a tenu des propos inquiétants dans un message public. Il a évoqué des scénarios terrifiants, allant jusqu’à un possible "empoisonnement" ou "suicide". Ces menaces sont survenues alors que la journaliste a dévoilé des informations sensibles sur l’affaire d’empoisonnement à Ambohimalaza. Son enquête mettait en lumière des pratiques controversées et des responsabilités présumées au sein des autorités en place. Ces révélations auraient poussé les autorités malgaches à réclamer son remplacement auprès des rédactions internationales, note Madagascar-Tribune.
Excuses publiques
Face à l’ampleur de la polémique, le ministère de l’Économie et des Finances a rapidement réagi pour dissocier l’administration de ces propos menaçants. Il a précisé dans un communiqué que l’auteur — Philippe Rajaonarivelo — n’occupe plus aucun poste officiel depuis 2004. Ce dernier a présenté des excuses, reconnaissant que ses mots avaient pu être mal interprétés dans un contexte particulièrement tendu. Il a affirmé s’être exprimé sur le ton de l’humour et n’aurait jamais voulu menacer la journaliste.
Liberté de la presse à Madagascar : le cas G. Borgia relance le débat
Si cette clarification a permis de calmer partiellement la situation, elle n’efface pas les inquiétudes persistantes autour de la liberté de la presse à Madagascar. Le cas de Gaëlle Borgia relance le débat sur la responsabilité des prises de parole publiques et sur l’impact des réseaux sociaux dans un environnement marqué par de fortes tensions politiques. Pour de nombreux observateurs, cette affaire met en lumière la fragilité des garanties offertes aux journalistes, dont le rôle critique est très important dans la vie démocratique.