
ARNAUD ANDRIEU/SIPA
Une discrétion qui interroge
La possible signature d’un accord de dix ans avec TGS marque un tournant pour l’exploration pétrolière aux Comores. Si le contrat est signé, il ouvrira la voie à des travaux préparatoires essentiels. Le bureau géologique national, seul organe habilité à gérer l’exploration des hydrocarbures, reste silencieux sur les zones ciblées. Aucune information officielle ne précise les blocs concernés, et le contrat avec TGS n’a toujours pas été entériné. Pourtant, cette annonce a fait du bruit. Depuis une déclaration du gouvernement le 14 mai, le sujet du pétrole revient au cœur des discussions. Une possible valorisation des ressources enfouies dans les eaux profondes comoriennes, évoquées depuis plus d’une décennie, est en jeu. L’analyse des données sismiques, première étape du processus, serait confiée à TGS, successeur de Gx Technology, ancien partenaire des Comores, rapporte Mayotte Hebdo.
TGS, un partenaire stratégique
TGS pourrait fournir aux Comores une solution complète. Sans ressources techniques ni logistiques, le pays mise sur le savoir-faire norvégien. TGS prendra en charge l’analyse, assurera la revente des données et favorisera les échanges avec les grandes compagnies pétrolières. D’après Laylã, experte en géopolitique maritime, les blocs 35 à 37 seraient particulièrement convoités. Situés au large, ils s’inscrivent dans la continuité des zones rentables du Mozambique et de la Tanzanie. Pour l’instant, TGS attend le feu vert pour lancer ses opérations, limitées à la collecte et à la commercialisation de données.
Une manne potentielle pour l’État
Le contrat prévoit un partage des revenus plus équitable. En effet, 50 % des recettes issues des ventes de données reviendraient à l’État comorien. Un progrès par rapport aux anciens accords qui ne laissaient que 10 % au pays. Selon Nakib Ali Mhoumadi, directeur général du bureau géologique des Comores (Bgc), les discussions durent depuis 2022. Le gouvernement veut garantir un partenariat équilibré et annulable en cas de non-respect. La signature est attendue dans les prochains mois. Laylã estime que ce projet pourrait rapporter jusqu’à 30 millions de dollars, selon l’intérêt du marché. La présence renforcée des Émirats arabes unis et des États-Unis dans la région intensifie, selon elle, l’attractivité stratégique de l’archipel.