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Des géants du numérique accusés de passivité
La commissaire australienne à la sécurité en ligne, Julie Inman Grant, a lancé une attaque frontale contre les grandes plateformes numériques mercredi 6 août. Selon elle, « ces entreprises ne donnent pas la priorité à la protection des enfants », notamment sur des contenus pédopornographiques partagés sur leurs plateformes. Elle précise qu’elles « ferment volontairement les yeux sur les crimes commis sur leurs services ». Dans son rapport, la Commission eSafety souligne qu’Apple et YouTube ne tiennent pas compte du volume de signalements transmis par les utilisateurs. Elle regrette également l’absence de transparence sur les délais de traitement. « Elles n’ont pris que très peu de mesures depuis trois ans », insiste la commissaire sur le récit d’Ouest France.
Une détection jugée inefficace
L’enquête révèle un autre point critique. Les outils utilisés par ces firmes ne repèrent pas efficacement les contenus illégaux. « Aucun autre secteur ne tolérerait de telles dérives sans conséquences », a affirmé Julie Inman Grant. Google a réagi en contestant ces conclusions. « La sécurité des enfants est essentielle pour nous. Depuis le début, nous investissons massivement dans des technologies de détection », a affirmé son porte-parole. Il indique que « plus de 90 % des contenus signalés sur YouTube sont supprimés par des systèmes automatisés, avant toute alerte humaine ». Malgré ces chiffres, la Commission australienne estime que les efforts restent insuffisants.
Une législation nationale de plus en plus ferme
Face à ces constats, l’Australie renforce son arsenal juridique. En novembre 2024, le Parlement a voté une loi interdisant l’accès aux réseaux sociaux aux moins de 16 ans. Cette décision vise TikTok, Facebook, Instagram ou encore X. En cas de non-respect, des amendes pouvant atteindre 50 millions de dollars australiens sont prévues. Fin juillet, la ministre des Communications, Anika Wells, a précisé que YouTube serait bientôt concerné. Elle a alerté que « deux enfants australiens sur cinq affirment avoir vu des contenus choquants sur cette plateforme ». Les autorités affirment vouloir faire de la protection des mineurs une priorité nationale.
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