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Une propagation rapide du virus au sein des troupes
Les forces armées russes font face à un taux croissant de contaminations au VIH. Selon un rapport de l’institut de recherche indépendant sur la Russie, Carnegie Politika, basé sur des données officielles, les cas recensés fin 2023 seraient vingt fois supérieurs à ceux d’avant la guerre. D’après le média britannique The Telegraph, jusqu’à 20 % des soldats russes capturés pourraient être séropositifs.
Transfusions, pratiques à risque et conditions précaires
Plusieurs facteurs expliqueraient cette progression. Les transfusions sanguines en urgence, parfois sans contrôle strict, sont fréquentes sur le front. La réutilisation de seringues dans les hôpitaux de campagne constitue aussi un risque majeur. Le rapport mentionne également des comportements à risque : rapports sexuels non protégés et usage de drogues par injection. Selon des témoignages recueillis par des journalistes indépendants, ces pratiques seraient courantes chez des soldats exposés quotidiennement à la mort et "qui gagnent bien leur vie."
Environ 1,1 million de porteurs du VIH
D’après les chiffres officiels relayés par le site Lefigaro.fr, la Russie compte environ 1,1 million de personnes porteuses du VIH. Selon les estimations, ce chiffre pourrait être encore plus élevé. Chaque année, environ 30 000 Russes en âge de travailler décèdent du sida. L’Onusida classe le pays parmi les plus touchés, aux côtés de l’Afrique du Sud ou de l’Inde. Selon la Fédération de Russie, il s’agit de "propagande", et non de faits avérés.
Fermeture d’ONG et interdictions entravent la prévention
Plusieurs décisions politiques ont freiné la lutte contre le VIH. L’éducation sexuelle est bannie des écoles. Les traitements de substitution sont interdits. De nombreuses ONG ont été contraintes de fermer, notamment en raison de la loi sur les "agents étrangers." En avril 2025, la fondation Elton John AIDS a été déclarée "indésirable" en Russie, ce qui a entraîné la fermeture de ses antennes.