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L’ONG s’inquiète des pratiques de surveillance massives visant les migrants, les réfugiés et les étudiants étrangers. Selon elle, ces méthodes portent atteinte aux droits humains et instaurent un climat de peur dans les universités et au sein des communautés migrantes.
Des technologies intrusives mises en cause
D’après France24, Amnesty reproche à l’administration Trump d’utiliser des outils d’IA pour contrôler les mobilisations propalestiniennes et les populations étrangères. Dans un communiqué daté du 21 août, Erika Guevara-Rosas, directrice de la recherche à Amnesty International, explique que ces systèmes alimentent des expulsions massives et des restrictions à la liberté d’expression. L’organisation cite deux sociétés au cœur de cette stratégie : Babel Street et Palantir. Leurs logiciels, Babel X et Immigration OS, permettent d’analyser en temps réel d’énormes volumes de données. Ces outils sont utilisés pour suivre, surveiller et évaluer les comportements d’étudiants et de demandeurs d’asile à grande échelle.
Une politique marquée par Donald Trump
Depuis janvier, Donald Trump a relancé une politique de fermeté envers les universités américaines. Son gouvernement a coupé des financements à certains établissements et ordonné des contrôles renforcés sur les étudiants étrangers. L’université d’Harvard a même été menacée de perdre le droit d’accueillir des élèves internationaux. Des visas ont été suspendus, et les réseaux sociaux passés au crible. Pour Amnesty, ces mesures favorisent une censure indirecte. Plusieurs étudiants ont confié à la presse internationale hésiter à venir étudier aux États-Unis ou craindre de publier des contenus critiques envers Trump ou favorables à la Palestine.
Arrestations en hausse et critiques internationales
Les technologies employées posent un autre problème : leur manque de fiabilité. Amnesty insiste sur les erreurs de ces systèmes dits « probabilistes ». Des publications pro-palestiniennes ont ainsi été assimilées à de l’antisémitisme. En parallèle, les arrestations explosent. En juin, l’agence ICE a détenu plus de 60 000 personnes en situation irrégulière, un record. Palantir, déjà connue pour ses collaborations avec l’armée israélienne, fournit aux autorités américaines les logiciels qui automatisent les procédures d’expulsion. Amnesty rappelle que ce dispositif reste opaque et historiquement entaché de violations des droits humains.