
Brian Inganga/AP/SIPA
Un climat de révolte
Le 25 juin 2024, les manifestations au Kenya ont atteint leur point culminant avec la prise du Parlement à Nairobi par des protestataires déterminés. Ces derniers ont exigé le retrait de la loi de finances et la démission du président William Ruto. Les violences ont duré jusqu’en juillet et a causé la mort de plus de 60 personnes et l’enlèvement de plus de 80 autres, selon des ONG.
Mercredi, des milliers de personnes, principalement des jeunes hommes, ont de nouveau manifesté dans plusieurs régions, dont Nairobi et Mombasa. Les rassemblements ont commencé dans le calme. Pourtant, certains participants ont lancé des pierres, provoquant une riposte musclée de la police. Les forces de l’ordre ont lancé des gaz lacrymogènes ainsi que des grenades assourdissantes. Au moins trois canons à eau ont également été utilisés, rapporte Le Figaro.
Un bilan humain lourd
La Commission nationale kenyane des droits de l’homme a indiqué que 8 personnes ont été tuées lors de ces manifestations anti-gouvernementales. À Nairobi, au moins 300 blessés ont été recensés par les équipes de secours, dont 67 dans un état critique, selon TV5 Monde. Certaines victimes ont présenté des blessures suspectées d’avoir été causées par des tirs à balles réelles, d’après une équipe d’urgence rassemblant plusieurs organisations, dont la Croix-Rouge. Ces chiffres témoignent d’un usage de la force particulièrement violent et préoccupant, qui a choqué les observateurs locaux et internationaux.
Tensions persistantes hors de la capitale
À Matuu, situé à une centaine de kilomètres de Nairobi, deux personnes ont été tuées par balles et huit autres blessées, a annoncé un responsable d’hôpital auprès de la presse française.
Des appels à des rassemblements pacifiques ont été pourtant lancés par les familles des victimes et des activistes locaux. En parallèle, des voix ont exhorté les manifestants à marcher vers le palais présidentiel.
En fin de journée, des images ont montré de nombreuses personnes tentant d’atteindre le centre-ville, bloquées par les forces de l’ordre.
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