
Annika Hammerschlag/AP/SIPA
Deux arrestations
L’excision est illégale en Gambie depuis 2015, mais elle reste largement pratiquée. Dimanche 10 août, la police gambienne a annoncé qu’un nourrisson était mort après avoir subi une excision présumée. Selon les informations rapportées par le site 20minutes.fr, la fillette est décédée à son arrivée à l’hôpital de Banjul, capitale du pays, suite à une hémorragie grave. La date exacte du décès n’a pas été précisée.
Deux femmes soupçonnées d’avoir participé à l’excision ont été arrêtées. La police mène une enquête à Wellingara, dans l’ouest de la Gambie, où les faits se sont déroulés.
Une pratique meurtrière selon les défenseurs des droits humains
Cette disparition a provoqué l’indignation des militants pour les droits des femmes, qui combattent cette pratique culturelle et religieuse profondément enracinée. Ils la considèrent comme une atteinte grave aux droits des femmes et des filles. "Les mutilations génitales féminines (MGF) ne sont pas une tradition culturelle à défendre ; c’est une forme de violence sexiste qui peut tuer", a déclaré Santana Simiyu, avocate spécialisée dans les droits humains.
73 % des femmes touchées par les MGF, selon l’Unicef
La Gambie présente l’un des taux de MGF les plus élevés au monde. Selon l’Unicef 2024, 73 % des femmes et filles âgées de 15 à 49 ans en ont été victimes. Une étude britannique de 2023 estime qu’environ 44 320 filles et jeunes femmes meurent chaque année des suites de MGF dans les pays où cette pratique existe.
Les MGF comprennent l’ablation partielle ou totale du clitoris ou des organes génitaux externes. Elles entraînent douleur, traumatisme, infections, hémorragies et, à long terme, stérilité ou complications lors d’accouchements.