
RAPHAEL BLOCH/SIPA
Cette enquête a requis les avis de 4 000 personnes non-célibataire dans plusieurs pays européens : la France, l’Espagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Le Parisien a révélé les résultats de cette étude.
Conflits financiers : les Français en tête
En France, 26 % des couples mariés ou pacsés déclarent se disputer fréquemment à cause de l’argent, ces chiffres sont plus élevés qu’ailleurs. Chez les voisins européens, les pourcentages descendent à 20 % en Espagne et 14 % au Royaume-Uni.
Pour les couples ne vivant pas sous le même toit, la tendance se confirme. En France, 17 % ont des conflits fréquents. C’est plus qu’au Royaume-Uni (8 %), mais moins qu’en Espagne (21 %). Les désaccords en France portent principalement sur l’avenir financier. Les objectifs d’épargne ou les achats immobiliers sont cités par 35 % des sondés. La différence de revenus est aussi une source de discorde fréquente (34 %). L’inégalité de contribution (15 %) et les dépenses non approuvées (12 %) sont moins citées. Au Royaume-Uni, l’inégalité de contribution est plus problématique (25 %).
Une transparence en demi-teinte
Malgré une fréquence élevée de contradictions, les Français ne sont pas plus transparents que les autres en terme d’argents. Entre 30 % et 50 % des couples mariés reconnaissent avoir dissimulé des achats ou des décisions financières. En France, ce chiffre atteint 45 %. Il est de 38 % au Royaume-Uni et de 30 % en Espagne. Cela montre que l’autonomie financière conserve ses zones d’ombre.
Bianca Zwart, directrice de la stratégie chez Bunq, nuance ces données. Elle explique que cacher des achats ne signifie pas un manque de confiance. Pour les Français, l’amour ne repose pas sur une transparence totale. Il s’agit plutôt du respect de la liberté individuelle. L’indépendance et l’amour ne sont pas incompatibles en France. Il n’existe pas une seule bonne manière de gérer l’argent et l’amour.
Les Français abordent l’argent plus rapidement. Ils sont 8 % à en parler dès le premier rendez-vous. C’est plus qu’en Espagne (moins de 7 %) ou au Royaume-Uni (moins de 5 %)
Des modèles en évolution selon les générations
Chez les jeunes adultes (18-24 ans), la gestion séparée des finances progresse. Aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, 38 % des couples choisissent cette organisation, contre 32 % en Espagne et 28 % en France.
Cette génération refuse les schémas rigides. Elle opte pour des solutions hybrides, entre comptes communs et finances personnelles, adaptées aux besoins de chacun.
Enfin, les Français abordent le sujet de l’argent plus vite : 8 % en parlent dès le premier rendez-vous, contre 7 % en Espagne et 5 % au Royaume-Uni.
Bianca Zwart observe que les couples modernes ne veulent plus d’un modèle unique. Ils recherchent un équilibre entre finances communes et séparées.