
Antenne Réunion
Ses symptômes sont apparus après une opération réalisée à la clinique Durieux, au Tampon. L’établissement assure qu’une enquête interne a été ouverte.
Son opération a viré au cauchemar. Peu après son intervention chirurgicale, le 24 juin, une patiente voit son état se dégrader subitement suite à une septicémie. Opérée pour une réduction mammaire dans une clinique du sud de l’île elle doit de nouveau être prise en charge dans un autre établissement hospitalier. En cause, une infection au streptocoque A est contractée à la clinique selon son avocat.
"Ma cliente a failli mourir c’était une question de minute et l’ARS connaissait parfaitement l’infection neusocomiale dont a été victime ma cliente et n’a pas enclenché de protocole qui s’imposait notamment au sein de la clinique Durieux. Par exemple, l’infirmière qui se déplaçait au domicile de ma cliente n’a pas été informée. L’attitude de l’ARS a été particulièrement lacunaire, ce qui me forcera sans doute à me tourner vers un juge pénal", déclare maître Alain Antoine, avocat de la patiente.
Contactée, la clinique confirme avoir opéré la patiente et assure prendre l’affaire au sérieux.
"Nous on est en relation étroite avec le chirurgien qui a opéré cette patiente. Actuellement il y a une enquête en interne et on fera un "retex" sur ce qui a pu se passer pour comprendre le cas de cette patiente et que ça se reproduise pas", répond le docteur Mickael Gigan pharmacien gérant à la clinique Duireux et membre d’hygiène de la structure.
Toujours selon la clinique, une déclaration d’évènements indésirables grave a été réalisée. "Le premier élément c’est de pouvoir éviter qu’une telle situation se reproduise et donc notre plan d’action était celui-là déjà. Ensuite une procédure plus officielle avec l’ ARS est en cours. Les éléments ont été transmis ce matin car on a besoin d’élément complémentaire pour pouvoir bien se coordonner sur l’aspect territorial", explique le docteur Jérôme Vidart, directeur médical et des soins des établissements Durieux.
Mis en cause, l’agence régionale de santé précise par voie de communiqué les difficultés à envisager un lien entre la patiente infectée et son intervention chirurgicale."la clinique Durieux n’a communiqué à l’ARS qu’aujourd’hui, la déclaration d’un évènement indésirable lié aux soins, pour cette même patiente, à savoir sa prise en charge en réanimation, le 28 juin dernier et la présence alors détectée d’une infection à streptocoque A".
Si la patiente semble désormais hors de danger, elle est la troisième victime d’une infection au streptocoque A en l’espace de deux mois. Pour rappel, une petite fille de 5 ans est décédée au Bernica ainsi qu’un nourrisson de 9 mois à Saint-Benoît.