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Une toxicité désormais prouvée
Selon le rapport préliminaire, les sargasses en décomposition libèrent, après 48 heures, des gaz comme le sulfure d’hydrogène (H₂S) et l’ammoniaque (NH₃). Ces substances sont responsables de divers troubles signalés chez les 154 patients étudiés. Parmi les symptômes recensés figurent des douleurs respiratoires, des troubles neurologiques, des irritations oculaires et des gênes digestives. Près de 80 % des patients présentaient plusieurs de ces signes. Les effets sur les personnes à risque cardiovasculaire sont également préoccupants, notamment en cas d’exposition prolongée. Bien que la toxicité aiguë soit connue, les effets chroniques restent encore à documenter plus précisément.
Les scientifiques demandent une action urgente
Le docteur Thierry Lebrun, membre du comité d’experts, appelle à une réponse ferme de l’État. Selon lui, les retards administratifs empêchent une réaction efficace face à l’ampleur du problème. Il recommande de recenser les cas, d’informer les populations concernées et de mettre en place des dispositifs permanents de surveillance. Le rapport propose des solutions concrètes : barrages anti-sargasses, équipes d’intervention rapide, stockage de matériel, ramassage systématique dans les 48 heures. Il insiste également sur la nécessité de centraliser la gestion de crise et de dépasser les blocages logistiques. Pour les chercheurs, le temps presse : une action rapide permettrait de limiter les risques à long terme pour les habitants exposés.
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Vers une réponse politique à la hauteur ?
Alors que le travail scientifique est abouti, les experts estiment que la balle est désormais dans le camp des pouvoirs publics. Selon le comité du CHUM, le principe de précaution doit s’appliquer pour éviter que la situation ne s’aggrave. Il plaide pour une stratégie nationale claire et coordonnée, avec des moyens renforcés. L’inaction pourrait coûter cher, tant sur le plan sanitaire qu’économique. Les habitants des zones touchées attendent désormais des mesures concrètes pour mettre fin à ce fléau.
Source : Rci.fm