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Nouvelle-Calédonie : Manuel Valls veut donner une chance au pacte de Bougival

Cette rencontre s’est tenue mercredi à Nouméa et a duré plus de deux heures. Les représentants indépendantistes, réunis autour de leur bureau politique, n’ont pas livré de déclaration publique à l’issue de l’échange. Ils doivent d’abord en rendre compte à leur président, Christian Tein, chargé de superviser les discussions avec l’État.

L’accord de Bougival, un texte contesté

Selon les renseignements rapportés par Le Figaro, le pacte de Bougival, conclu le 12 juillet, est issu de plusieurs jours de négociations entre l’État, les mouvements indépendantistes et les représentants loyalistes. Ce compromis vise à définir un cadre institutionnel inédit pour l’avenir du territoire. Il prévoit notamment la création d’un État de Nouvelle-Calédonie doté de sa propre nationalité, tout en maintenant son inscription dans la Constitution française.

Dès son départ de Paris, Manuel Valls avait indiqué au quotidien Le Parisien vouloir « convaincre le FLNKS de s’inscrire dans l’accord  ». Pour le ministre, ce texte représente « une opportunité historique » qu’il estime nécessaire de saisir afin de garantir la stabilité politique. Lors de son intervention devant le Sénat, il a rappelé que sans accord, la situation économique et sociale continuerait de se dégrader, avec un risque accru pour les secteurs essentiels comme le nickel ou la santé.

Des critiques persistantes du FLNKS

Le FLNKS a rejeté formellement l’accord la semaine précédente. Dans un communiqué publié mardi, le mouvement indépendantiste a dénoncé les « leçons de responsabilité » adressées par l’État. Selon lui, présenter l’accord comme l’unique issue crédible relève d’un rapport de force imposé. Le texte estime que le pays connaît depuis longtemps une dépendance économique structurelle et que les inégalités sociales n’ont cessé de se renforcer au fil des décennies.

Le président du Sénat coutumier, Eloi Gowé, s’est également montré réservé. Il a souligné «  l’urgence de tirer les leçons des demi-échecs de Bougival et de Deva » et a appelé à «  un nouveau cadre de discussion  ». Ces prises de position traduisent la volonté de plusieurs acteurs locaux de rouvrir un espace de négociation sur des bases renouvelées.

Pour Manuel Valls, l’enjeu demeure la recherche d’un consensus durable. « Sans accord, il n’y aura pas de repreneurs pour le nickel et les inégalités continueront de se creuser  », a-t-il averti. Mais face à la fermeté du FLNKS, qui reste pour l’instant le seul mouvement à rejeter Bougival, le chemin vers un compromis apparaît encore incertain.

 

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