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Une mission politique sous tension
Manuel Valls arrive mardi en Nouvelle-Calédonie. Il prévoit une visite de plusieurs jours pour relancer l’accord signé à Bougival. Ce texte, conclu en juillet, a pourtant été rejeté par le FLNKS. Le ministère évoque « la volonté de poursuivre le dialogue et d’installer un comité de rédaction ». Selon le ministre des Outre-mer, « il ne s’agit pas d’imposer, mais de convaincre autant que nécessaire ». Son déplacement illustre l’urgence de trouver une solution avant un blocage institutionnel durable.
Convaincre les responsables locaux
Le programme du ministre s’annonce chargé. Mercredi, il rencontrera sénateurs coutumiers, maires et présidents de province. Jeudi, il installera officiellement un comité de rédaction, puis échangera avec les élus de la province Nord. À chaque étape, Manuel Valls veut rappeler l’importance du texte. « L’accord de Bougival doit se mettre en œuvre, et il se mettra en œuvre », affirme-t-il. Le ministre insiste : sans ce cadre, « l’équilibre politique, économique et social de la Nouvelle-Calédonie s’effondrerait ». Ces propos visent à convaincre les acteurs hésitants d’éviter un retour à l’instabilité.
Des oppositions persistantes
Le FLNKS reste sur une ligne de refus. Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne, a déclaré que l’accord était « incompatible avec les fondements et acquis de notre lutte ». Pour le mouvement indépendantiste, accepter le projet reviendrait à renoncer à des revendications historiques. De son côté, Manuel Valls défend un texte qui « reconnaît l’identité kanak » et ouvre la voie à un État doté d’une nationalité calédonienne. Il souligne aussi que l’accord prévoit des compétences élargies, notamment en relations internationales. Malgré cette vision, les souvenirs des violences de mai 2024, marquées par 14 morts et plusieurs milliards de dégâts, renforcent la méfiance de ses interlocuteurs.
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