Fusillade dans le Var : le suspect mis en examen et écroué pour assassinat terroriste

Le suspect passe aux aveux, mais nie toute haine raciale

Un Tunisien a été abattu samedi à Puget-sur-Argens dans le Var. L’auteur présumé, Christophe B., est désormais accusé d’assassinat à caractère terroriste. Ce dernier a reconnu avoir tiré sur Hichem Miraoui, mais il conteste toutefois tout mobile raciste ou intention terroriste. Après quatre jours en garde à vue, l’homme a été déféré devant un juge antiterroriste jeudi. Le parquet antiterroriste (Pnat) a alors ouvert une information judiciaire. Christophe B. est également mis en cause pour tentative d’assassinat sur d’autres voisins visés par des tirs, rapporte Le Figaro.

Une attaque planifiée et motivée par des convictions radicales

Le soir des faits, le suspect, alcoolisé, a tiré depuis sa voiture sur Hichem Miraoui. Il a ensuite visé le domicile d’un autre voisin, blessant un homme turc né en 1990, avant de fuir. Il a été arrêté à l’aube par le GIGN. Avant les tirs, l’homme avait diffusé une vidéo appelant les Français à « se réveiller ». Il évoquait « les islamiques » et se réclamait du « bleu blanc rouge ». Après son passage à l’acte, il a publié quatre autres vidéos où il accusait l’État d’inaction face à l’immigration. L’examen psychiatrique n’a révélé aucun trouble. Le Pnat a relevé des publications antérieures sur l’ultradroite, l’islam et le terrorisme.

Une première judiciaire pour le parquet antiterroriste

C’est la première fois que le Pnat instruit un homicide lié à l’ultradroite sur fond de racisme. D’ordinaire, ce type de dossier ne relève pas du terrorisme, sauf en cas de lien avec un groupe identifié. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a réagi en exprimant sa solidarité envers les victimes et la communauté tunisienne. Il a qualifié le crime de raciste, voire antimusulman et possiblement terroriste. La sœur du défunt a dénoncé un acte haineux ciblant les Arabes. Une marche blanche est prévue dimanche à Puget-sur-Argens. Selon les chiffres officiels, les actes antimusulmans ont bondi de 72 % au premier trimestre. Le meurtre d’Hichem Miraoui ravive les inquiétudes autour de la stigmatisation des musulmans en France.

Voir notre dossier sur les faits divers en France