
JEANNE ACCORSINI/SIPA
Stations fermées, queues interminables
Une pénurie de carburant paralyse Antananarivo depuis plusieurs jours. La majorité des stations-service affichent "rupture de stock." Les rares encore ouvertes attirent une foule impatiente. Moteurs coupés, visages fermés, chacun attend son tour avec appréhension.
Bolo, chauffeur de taxi-moto, témoigne : "À chaque station, une barrière et pas un mot des responsables. Finalement, j’ai trouvé du carburant à Ambodivona." Il déplore les comportements de stockage excessif : "Les gens remplissent à ras bord dès qu’il y a du stock. Une fois les cuves vides, il n’y a plus rien pour les autres."
Transport en commun en péril
Les chauffeurs de taxi-brousse et de bus urbains sont également touchés. Un conducteur de la ligne 199 explique : "A Ankadimbahoaka, il y avait déjà la queue à 10h, et à 11h, c’était fermé." Il précise qu’en temps normal, il fait le plein plusieurs fois par jour. Désormais, il doit tout anticiper en un seul remplissage : "Mais si j’ai une panne, c’est fini. Mon patron perd de l’argent. Et moi, je perds ma journée."
Blocage logistique confirmé
En déplacement à Fianarantsoa, le ministre de l’Energie a tenté de rassurer : "Les réserves sont suffisantes à Toamasina. Le carburant existe. Mais le problème, c’est la logistique." Il reconnaît des tensions entre transporteurs et compagnies pétrolières, notamment sur les tarifs de livraison.
Un cadre d’une société pétrolière confirme : "Ce n’est pas un manque de carburant, mais une perturbation sérieuse de la chaîne. Les négociations bloquent les départs."
Appels au calme
L’Office Malgache des Hydrocarbures a rappelé que les livraisons reprennent lentement. Tous les camions bloqués sur la RN2 sont désormais escortés par la gendarmerie. Il appelle à ne pas stocker inutilement. Mais l’angoisse monte. Un chauffeur lance un avertissement : "Si rien ne change aujourd’hui, on arrête tout."
Source : Lexpress.mg