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Un dossier sensible pour Madagascar
L’exploitation de cinq avions Boeing 777-200ER par la compagnie iranienne Mahan Airlines fait jaser. Sous le coup de sanctions américaines, cette société a utilisé des certificats temporaires émis par l’Aviation civile de Madagascar (ACM). Cette dernière a confirmé avoir délivré un certificat d’immatriculation provisoire, valable uniquement jusqu’au 17 avril 2025. Or, ce document aurait été illégalement prolongé jusqu’au 12 juillet. Cette situation soulève des questions sur la gestion et le contrôle des documents officiels, ainsi que sur les responsabilités des autorités malgaches.
Ce scandale survient à un moment critique, alors que Madagascar discute en ce moment d’un partenariat économique important avec les États-Unis. La situation internationale, marquée par les tensions entre l’Iran, Israël et plusieurs autres nations, rend cette affaire particulièrement sensible. Consciente de l’impact négatif, la Grande Ile a dû réagir rapidement pour défendre sa réputation. Elle doit montrer sa bonne foi auprès de la communauté internationale.
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Arrestation des deux suspects au cœur de l’affaire
Le président Andry Rajoelina a annoncé jeudi l’arrestation des deux suspects recherchés dans cette affaire, rapporte Madagascar-Tribune. "Porter atteinte à la souveraineté nationale ou salir l’image de Madagascar est inacceptable", selon le chef de l’État. "Je réaffirme ma détermination à combattre sans relâche pour la Nation, et je n’accepterai jamais les agissements de ceux qui cherchent à ternir l’honneur et la dignité de notre pays", a-t-il ajouté.
Ces individus avaient coupé leurs téléphones portables, ce qui a compliqué leur localisation. Mais après des recherches sans relâche, ils ont été finalement appréhendés, l’un à Antsirabe, et l’autre à Faliarivo Ampitatafika. Ces arrestations marquent un tournant dans l’enquête. D’après les autorités malgaches, les deux hommes sont les instigateurs d’un projet de coopération entre Madagascar Airlines et un investisseur indien. Ce partenariat prévoyait la mise à disposition de cinq avions, mais ces appareils n’ont jamais servi dans la Grande Ile. Ils ont été livrés à l’Iran en juillet. Un transfert rendu possible grâce à de faux documents. Le certificat d’immatriculation provisoire (CIP) et le certificat de navigabilité (CDN) ont été obtenus auprès de l’aviation civile malgache.