
EVANI Эвани -Pexels- Antananarivo
L’enquête peine à avancer, tandis que les familles s’inquiètent du silence des autorités.
Un jeune homme succombe après 29 jours de coma
Tiavina, vingt-quatre ans, a rendu son dernier souffle le 12 juillet au CHU Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA) à Antananarivo. Admis dans un état critique le 15 juin, il n’avait jamais repris connaissance. Il devient ainsi la vingt-neuvième victime de cette tragédie, sa mort survient 29 jours après la fête d’anniversaire.
L’hôpital HJRA recense à lui seul vingt-cinq morts. Quatre autres décès sont survenus dans d’autres établissements d’Antananarivo. Une dizaine de patients y restent hospitalisés, sans amélioration notable. Malgré l’engagement initial de fournir des bilans quotidiens, aucune information n’a été publiée depuis le 6 juillet. Ce manque d’informations provoque de la colère et de l’inquiétude chez les familles.
Des appels à l’évacuation sanitaire
Face à l’absence de progrès médicaux, des proches réclament des transferts vers des hôpitaux étrangers. Ils demandent publiquement au gouvernement de prendre ses responsabilités. « Si aucun traitement n’est disponible ici, qu’on les envoie ailleurs », sollicitent-ils. Les autorités n’ont pas encore formulé de réponse face à ce souhait.
Les médecins sur place précisent que les soins actuels visent surtout à éviter les infections nosocomiales, car aucun antidote n’aurait encore été identifié. La priorité serait donc de maintenir les conditions d’hygiène pour prévenir toute aggravation.
Polémique autour de l’origine du drame
L’hypothèse d’un empoisonnement délibéré a été avancée très tôt par les autorités malgaches. Mais cette version suscite de nombreuses contestations. Le 13 juillet, un article publié par Radio France Internationale (RFI) met en doute cette thèse. Selon leurs sources, le laboratoire étranger localisé à Strasbourg qui était chargé d’analyser un échantillon ne serait pas en mesure de détecter la toxine botulique, responsable du botulisme.
Une révélation qui relance le débat. Plusieurs experts locaux parlent de botulisme, une intoxication rare, mais grave, pouvant être causée par des conserves contaminées. Le président Andry Rajoelina avait promis, dès le 19 juin, que les résultats des analyses françaises seraient rendus publics.
Ce flou nourrit la suspicion. Sur les réseaux sociaux, les accusations se multiplient. Le ministère de la Santé, la Justice et la Jeunesse sont directement visés par les critiques. Tous trois préfèrent garder le silence. Ce mutisme est perçu comme une tentative d’esquiver leurs responsabilités, au moment même où l’opposition s’empare du sujet pour dénoncer l’inaction du gouvernement.
La crise sanitaire devient donc également politique. Dans ce contexte tendu, les familles endeuillées continuent d’exiger des explications.
Source : Lexpress.mg, Midi Madagasikara