
SOPA Images/SIPA
Inflation en hausse
Après une période de ralentissement, l’inflation repart à la hausse à Maurice, atteignant 4,2% en mai 2025, contre 2,9% un an plus tôt. Cette flambée s’explique notamment par les tensions au Moyen-Orient qui perturbent les marchés pétroliers et logistiques mondiaux. La Banque de Maurice anticipe une inflation moyenne de 3,5% pour l’année, signe d’une reprise progressive des pressions sur les prix. Pour les ménages, cette évolution se traduit par une augmentation du coût de la vie, notamment sur les produits importés essentiels. Cette situation ravive les inquiétudes sur la capacité des familles à maintenir leur niveau de consommation face à une économie mondiale instable.
Le pétrole et la chaîne logistique sous tension
Le détroit d’Ormuz, passage stratégique pour près d’un quart du pétrole maritime mondial, est au cœur des inquiétudes depuis la reprise des hostilités entre l’Iran et Israël. Cette zone sensible impacte directement les coûts du fret et la disponibilité des produits importés à Maurice. Les acteurs économiques locaux craignent que la prolongation du conflit n’alourdisse encore la facture énergétique et logistique. Malgré une baisse récente du prix du baril, les perspectives restent incertaines, avec un risque de hausse rapide. Cette instabilité se répercute sur les délais de livraison et les coûts de transport, alimentant une spirale inflationniste difficile à maîtriser.
La roupie face à la volatilité des devises
La roupie mauricienne évolue dans un contexte monétaire mondial instable, avec une appréciation de l’euro et de la livre sterling. En revanche, le dollar américain connaît une légère dépréciation. Cette dynamique crée un double défi : si la faiblesse du dollar peut temporairement alléger la facture d’importation, la force des autres devises peut rapidement annuler ce bénéfice. Pour les importateurs, cette volatilité se traduit par une incertitude accrue sur les coûts, qui finit souvent par peser sur les prix à la consommation. La dépréciation de la roupie reste un facteur clé qui menace la stabilité des prix dans un contexte déjà tendu.
Commerce local et résilience face à la crise
Les perturbations logistiques ont déjà des conséquences palpables sur le commerce local, avec des retards de livraison et une hausse des coûts de transport. Les détaillants se retrouvent face à un dilemme : absorber ces coûts pour protéger le consommateur ou répercuter les hausses, au risque de fragiliser davantage le pouvoir d’achat. Des mesures gouvernementales visent à renforcer la production locale pour réduire la dépendance aux importations, mais leurs effets se feront sentir à moyen terme. Dans ce contexte, la population mauricienne doit composer avec une inflation à double origine — externe et interne — qui met à rude épreuve son quotidien. Elle appelle à une coordination renforcée entre acteurs économiques et autorités.
Source : Défimédia